mercredi 2 janvier 2013

Premier contact avec le monde de l'édition - Partie 1



Il fallait que je vous en parle, parce que, au fond de moi, je sens qu'il faut que je transmette ce sentiment, cette première expérience. Il le faut pour vous permettre de voir que, quelque soit la maison d'édition que vous contactez, il ne faut pas signer sans avoir posé les bonnes questions.

D'aucuns vous dirons qu'il vaut mieux être édité chez un petit que pas du tout. En somme, considérer que c'est là un privilège qui vous est fait, car les grandes maisons, elles, ne vous prendront jamais.

D'autres encore vous diront que les grandes maisons, c'est bien, si on est la fille de l'éditeur ou la maitresse d'un auteur déjà en place. Pourquoi serais-ce mal ? Pour la simple raison que vous serez alors noyé dans la masse, invisible et que les libraires et autres magasins spécialisés ne s'intéresseront même pas à vous. Et je ne parle même pas des médias…

Et les autres maisons d'éditions alors ? Les petites ? Celles qui viennent de naître ? Celles dont on ignore l'existence ? Celles qui vous offrent la chance unique de tenir votre livre entre vos mains !

Et bien… C'est de celles là dont j'ai envie de vous parler dans ce billet… Ces maisons qui s'enorgueillissent de posséder un catalogue d'auteur conséquent ET de qualité. Pour éviter de me faire incendier la maison je ne les nommerai pas, je vais rester volontairement dans la généralité, tout en vous précisant ceci : avant de décider que ce n'est pas la bonne maison pour vous et votre précieux, il faut se renseigner. C'est ce que j'ai fais.

Tout d'abord sachez ceci, une maison d'édition à compte d'éditeur, même petite, ne doit rien vous demander en terme de dépenses, si ce n'est de vous déplacer à d'éventuels salons à vos frais et seulement si vous le souhaitez. C'est à la maison de prendre les risques financiers, sans aller jusqu'à lui demander d'imprimer 1000 exemplaires de votre ouvrages, mais ce n'est pas à vous de financer quoique ce soit.



Revenons à nos moutons, j'ai contacté un certain nombre de petites maisons d'éditions, sachant pertinemment que les grandes m'étaient inaccessibles, j'ai, avant l'envoi de mon manuscrit, posé certaines questions basiques où l'ont m'a répondu à chaque fois par l'affirmative :

Êtes-vous référencé et peut-on commander vos livres via les bases de données des libraires ?
La réponse fut la même à chaque fois : Oui.

Dois-je payer quoique ce soit ?
La réponse fut bien évidemment : Non, aucun frais ne sera demandé à l'auteur

Questions simples, réponses simples, mais bien loin de la réalité de ces petits éditeurs, qui, rappelons-le, ne sont pas là pour tirer profit de votre ouvrage, et dont les intentions sont bonnes, mais tout de même, il faut savoir lire entre les lignes et se méfier un peu, quand même. Parce que être petit c'est bien et c'est une démarche louable, mais, personnellement, même si je ne souhaite pas vendre des millions d'exemplaires, j'ai tout de même envie d'être lu et surtout, j'ai envie que les gens n'aient pas à s'arracher les cheveux pour trouver mon roman.

J'ai donc envoyé mon manuscrit et il fut, à chaque fois, accueilli joyeusement et avec enthousiasme

Pour éviter les surprises, posez les bonnes questions, ne vous contentez pas, comme moi, de ces deux questions basiques et sans valeurs.

Voici quelques questions à poser, simples, efficaces et qui auront le mérite de vous éclairer davantage sur le choix qui s'offre à vous.

- Êtes-vous distribué ? Si oui, par qui ? Si non, comptez-vous faire la démarche auprès d'un distributeur afin de pouvoir fournir les clients de façon plus simple. (Pour éviter aux employés de la petite maison d'aller tous les jours à la poste pour honorer les commandes de leurs clients)

- Organisez-vous des dédicaces dans la région de l'auteur ? Si oui, comment se passe la fourniture d'exemplaires ? Si non, le ferez-vous et sous quelles conditions ? (Parce que se faire connaitre c'est important, il ne suffit pas de se balader dans la rue en sifflotant, votre livre sous le bras, pour que tout le monde achète votre livre, il faut donner de son temps, et les séances de dédicace, c'est pratique pour se faire connaitre dans sa région, encre faut-il savoir si votre éditeur pratique cet exercice et vous fourni des exemplaires en ce sens)

- Êtes-vous présents sur les salons, même petits ? (Là aussi, les salons, ça brasse du monde, c'est pleins de petits yeux et de petites mains qui vont toucher votre livre, intrigués, parfois intéressés, qui prendront le temps de discuter avec vous, ça tisse des liens)

- S'agit-il d'une impression à la demande ou imprimez-vous un nombre défini d'exemplaires en guise de premier tirage ? (Impression à la demande = pas de stock, premier tirage = l'assurance pour l'éditeur qu'il fera TOUT pour écouler son stock et rentrer dans ses frais, au minimum)

- Comment se passe la réalisation de couverture ? Peut-on avoir les liens des blogs, artbooks et/ou sites des illustrateurs ? (Bein oui, c'est quand même mieux de vous faire une idée quant au travail fourni par ces artistes)

- Qui rédige le contrat ? (C'est toujours mieux si il est rédigé par une personne compétente, parce que vous, avant de signer, vous allez DEVOIR le faire passer dans les mains d'une personne compétente, histoire de ne pas vous faire avoir et de modifier certaines clauses qui vous paraissent obscures, et il y en a plus qu'on ne l'imagine)

-  Peut-on rencontrer l'éditeur ? A-t-il un bureau ? (Pas toujours, mais il est vrai que pouvoir rencontrer la personne c'est parfois bien plus révélateur que de longues phrases par mail, à défaut, demandez un entretien téléphonique ou par webcam)

- La date de publication de l'ouvrage. (Autant vous dire que si c'est " Courant 2014 " c'est plutôt bof. Préférez alors un mois, quitte à rester un minimum dans le flou : Juin 2014 par exemple, c'est mieux.


Une fois que vous avez posé toutes ces questions, et seulement après les avoir posé, envoyez votre manuscrit, vous éviterez de faire perdre du temps à un éditeur et vous en gagnerez dans votre quête. Moi j'ai fais l'inverse, j'ai envoyé et posé les questions après, donc d'abord la joie de l'acceptation de mon roman, puis la douche froide une fois quelques unes de ces questions posées…

Et pour faire court, si un éditeur vous propose des pré-ventes pour pouvoir éditer votre roman, sous-entendu, faire le boulot du commercial, vendre un livre qui n'existe pas à X exemplaires _ environs 200 exemplaires_, fuyez !!!
Encore une, si un éditeur vous dis que c'est de l'impression à la demande, cela veut dire qu'il n'imprimera aucun livre, en dehors de ceux commandé et donc payés, ce qui sous-entend là encore, pas de salons, peu de dédicaces, à moins que votre libraire n'accepte de passer un contrat avec votre éditeur et de lui acheter les exemplaires (rappelons pour mémoire que les libraires sont en grande difficulté et qu'ils préfèrent de loin le dépôt plutôt que l'achat, surtout pour de nouveaux auteurs) et pour les salons cela signifie que ce sera à vous de financer votre présence (achat des exemplaires à votre éditeur).

Et puis pour finir, rien ne sert de demander un A-valoir ! C'est une denrée rare et pour le nombres d'exemplaires offerts à l'auteur non plus…

En définitive, les petites maisons d'édition OUI, mais pas à n'importe quel prix !

1 commentaire:

  1. Merci pour toutes ces infos intéressantes! Il est vrai que ma chérie a fait pareil, envoyé son manuscrit qui a reçu des avis positifs et ensuite douche froide par rapport aux conditions....

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